Le Matérialisme divin

 

Peut-on changer notre programme génétique ? Et si oui, comment ?

 

L’époque historique dans laquelle nous vivons a été le témoin silencieux d'une expérience de mutation vécue par l'espèce humaine : une première reprogrammation cellulaire réussie chez une femme, qui constitue les premières tentatives pour former une espèce humaine nouvelle : Mirra Alfassa, d'origine juive, bien qu'elle n'ait jamais pratiqué le Judaïsme ou toute autre religion,1 est rentrée dans l'histoire sous le simple nom de Mère. Compagne spirituelle de Sri Aurobindo, elle sera la grande expérimentatrice du « Yoga de Cellules » dont le but est d’éveiller la divinité interne à la matière, le dépassement de toutes les maladies et la réalisation de l'état physique sans la mort.

Le grand travail de transformation de la Matière, effectué par Mère dans son corps pendant un demi-siècle, consista à essayer d'intervenir sur la fonction du programme génétique qui enclenche automatiquement le processus de décomposition et de dégradation de la forme corporelle, c'est à dire d'effacer des cellules, la mémoire de la mort.

Grâce à l'éveil de la conscience cellulaire, Mère a exploité un dépassement graduel des lois physiques et biologiques qui maintiennent le corps en esclavage, contracta les maladies les plus graves et en sortit indemne sans intervention thérapeutique extérieure et agit en dehors des limites du Temps et de l’Espace, restant enfermée dans une chambre.

Comment Mère a-t-elle agi sur la Matière de son organisme ?

Mère est le grand pionnier qui trouva le moyen d'implanter dans la matière du corps la prière vocale et mentale : le mantra prononcé initialement physiquement et intérieurement, à un moment donné devient la nouvelle vibration sur laquelle toutes les cellules du corps se synchronisent. Par le son d'un mantra, Mère a reprogrammé les cellules de son corps, tentant de les libérer des programmes immuables de la maladie, de la mort et des schémas ancestraux génétiques reproduits par les cellules pendant des millions d'années.

Le son a une puissance en soi, et en obligeant le corps à répéter un son, on l’oblige en même temps à recevoir la vibration […]. Il est bon de répéter un mantra (ou une parole, une prière) avant de s’endormir. Mais il faut que les mots aient une vie en soi (je ne veux pas dire une signification intellectuelle, rien de ce genre, mais une vibration). Et sur le corps, l’effet est extraordinaire ; ça se met à vibrer, vibrer, vibrer...(Mére, Agenda, 4 juin 1960).

Or, c'est justement grâce à ce mécanisme de répétition inhérent aux cellules de l'organisme et par lequel les habitudes de la mort furent établies, que nous pouvons habituer le corps à répéter une nouvelle vibration. S'il est vrai que la vibration, c'est-à-dire le son, maintient la forme des corps en agissant comme un coagulant entre les amas de cellules, nous pouvons agir sur notre information génétique en changeant la vibration. Les groupes de cellules adhèrent, ou mieux encore s’«accordent » à la vibration du mantra répété à l'infini. Le son du mantra, répété en chœur par les cellules, concentre et coagule la matière cellulaire autour de cette unique vibration.

C’est une discipline presque physique. Et puis, j’ai vu, le japa a un effet d’organisation sur le subconscient, l’inconscient, la Matière, les cellules du corps, tout cela – ça prend du temps, mais c’est par sa répétition, par son obstination que cela finit par agir. Ça a le même effet que les exer-cices quotidiens quand on travaille le piano, par exemple. On répète mécaniquement, et ça finit par vous remplir les mains de conscience – ça remplit le corps de conscience (Mére, Agenda, 20 septembre 1960).

Remplacer la vibration qui lie les cellules entre elles par une vibration qui les réorganise d'une façon nouvelle, est le moteur du prochain saut évolutif qui permettra de créer une nouvelle espèce.
Comme de nombreuses expériences sur des animaux l’ont démontré de façon tragique, la simple modification de la disposition des gènes ne peut produire que des monstres. Changer arbitrairement la combinaison des gènes-lettres ne donnera pas naissance à l'homme nouveau. Ce qui doit changer, c'est la conscience de l'esprit des cellules, dans lesquelles la mort est programmée. Le travail qui doit s’accomplir à l'intérieur du corps, est de provoquer dans les cellules, l'éveil de leur conscience de l'éternité. La victoire finale sur la mort est de faire pulluler les millions de petits battements cellulaires, qui répètent ensemble le mantra de leur désir d'être, de leur aspi-ration à une vie sans fin.

Comme le dit Satprem, les atomes sont des revêtements divers, les couches d'enroulement de la vibration initiale, les vêtements qui couvrent et transportent le son caché en elle. Ceci est cohérent avec ce que disent Arizal et les Kabbalistes, qui depuis des temps immémoriaux ont révélé que l'univers est issu d'un son primordial UN, une seule parole fragmentée dans les 22 sons archétypes de l'alphabet hébreu par lesquels chaque chose créée subsiste.


Cette expérience nous rapproche de l'ère messianique. Il s'agit d'une première précieuse tentative de concrétiser les prophéties bibliques sur l'homme nouveau, une nouvelle création où la mort ne régnera plus.



1 Sa famille paternelle, Alfassi, originaire de Fès, au Maroc, compte de grands rabbins parmi ses ancêtres, surtout rav Yitshak ben Ya'aqov Hacohen Alfasi (1013 - 1103), également appelé avec l'acronyme Ri"f, un des plus grands rabbins de l'histoire et un juge halakhique

 

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